Le Salon du livre a nommé Bernard Gilbert comme nouveau directeur général de l’événement régional. Depuis plus de 45 ans, il s’investit dans plusieurs sphères de la culture au Québec. Gilbert a notamment assuré la direction de la production des opéras d’Ex Machina, mis en scène par nul autre que Robert Lepage.
« Quand j’ai vu ça passer, je me suis dit que c’était une super occasion pour moi de renouer avec ma passion pour la littérature et de mettre à contribution mes expériences de gestion », dit-il en entrevue avec La Tribune. Une opportunité pour lui de s’ancrer dans l’univers culturel de la région.
En avril dernier, le Salon du livre de l’Estrie avait annoncé la démission de sa directrice générale Catherine Jacques. Elle dit avoir quitté ses fonctions pour des raisons personnelles.
Originaire de Québec, Bernard Gilbert est avant tout un écrivain. Celui qui a complété un baccalauréat en études françaises à l’Université Laval a fait paraître une douzaine de livres, certains portent d’ailleurs sur les œuvres littéraires du québécois Robert Lepage.
À l’époque, Bernard Gilbert avait prêté sa voix à la radio communautaire CKRL et à Radio-Canada, avant de prendre la barre du Théâtre Périscope à Québec. Il a fondé dans les années 1990 le festival Carrefour international de théâtre de Québec, en branle depuis plus de 30 ans.
Depuis 2006, Bernard Gilbert est le vice-président du Pôles magnétiques art et culture, société de consultation. Il s’est aussi impliqué à la Foire du livre de Francfort.
Il a également collaboré à l’élaboration de la programmation de plusieurs événements marquants, notamment le Printemps du Québec en France, le centenaire de l’Orchestre symphonique de Québec, la Feria internacional del libro de Guadalajara, et le 400e anniversaire de la ville de Québec.
Bernard Gilbert a été nommé en 2013 par l’Institut canadien de Québec à la direction de la Maison de la littérature, un poste qu’il a assuré pendant cinq ans.
Et pendant quelques années, il porte le chapeau de directeur de la programmation de la salle de spectacle du Diamant à la place D’Youville à Québec.
La même formule
Bernard Gilbert a assisté à plusieurs salons du livre dans la province. Il a visité à deux reprises celui de l’Estrie avant de prendre la barre de l’événement régional. « Les salons sont les lieux par excellence de la rencontre entre les auteurs, les éditeurs, les professionnels et la population », lance-t-il.
La prochaine édition du Salon du livre de l’Estrie se tiendra au Centre de foires de Sherbrooke du 17 au 20 octobre 2024. L’an dernier, pas moins de 14 000 personnes s’étaient déplacées à la rencontre des centaines d’auteurs présents pour des dédicaces.
Bernard Gilbert assure de vouloir garder la formule gagnante du Salon du livre en y ajoutant au fil du temps un peu de ses couleurs. « On ne sortira pas le salon du Centre de foires. On ne réinventera pas une formule qui fonctionne quand même bien et qui a fait ses preuves. On va l’innover de manière continue », fait savoir le nouveau directeur général.
« Les salons sont inscrits dans les mœurs culturelles au Québec depuis des années », juge Bernard Gilbert. Lui-même voit l’Estrie comme un milieu culturel « dynamique ».
« La littérature, la société et le monde du livre évoluent d’année en année. Il faut que le salon soit à l’écoute, soit prêt à réagir vite, soit agile pour que sa formule s’ajuste aussi, mais sans grand coup d’éclat, du moins pour le moment. On ne prépare rien du genre. »
— Bernard Gilbert
La programmation du Salon du livre de l’Estrie est d’ailleurs en construction. Elle sera dévoilée plus tard en septembre. « Les idées ne manquent jamais », dit-il. Comme à l’habitude, des activités hors les murs du Centre de foires se tiendront, ainsi que des virées scolaires, garantit le directeur général.
L’écrivain devra consacrer la majorité de son temps au Salon du livre de l’Estrie. Mais il assure conserver du temps pour travailler sur ses projets personnels.
« J’ai des livres en chantier. J’ai des manuscrits prêts à être déposés chez des éditeurs. J’ai des spectacles que j’ai adaptés de mon premier roman qui a été créé l’an dernier à Québec, qui normalement, on espère, va tourner », souligne Bernard Gilbert.